Facultatif, vous pouvez nous l'expliquer dans vos rp et journal.
La nuit était sombre et silencieuse. La forêt semblait inhabitée, pourtant une ombre se déplaçait entre les silhouettes squelettiques des arbres. La bête s’arrêta un instant, humant l’air afin de trouver une proie à proximité. Le fauve ne sentit rien d’autre que le froid ardent de l’hiver.  Déterminée à nourrir sa meute, la  louve se dirigea vers le sud du territoire de son clan. Ce dernier était très vaste, il n’y avait pas d’autres meutes à leur connaissance dans le coin. Les loups solitaires étaient aussi bien rares, en cette saison les vagabonds ne survivaient point. Il fallait vivre en grande famille pour réussir à traverser cette difficile période.  La femelle gamma  partit alors en trottant silencieusement en direction du sud. Les effectifs de la meute étaient désormais beaucoup trop bas pour ce permettre des chasses en meute. La louve alpha était pleine, Tala voulait absolument lui rapporter quelque chose. Elle craignait pour la vie des petits. Deux anciens avaient péris pendant l’hiver en raison du manque de gibier. Ce dernier ce dirigeait étrangement vers le nord. La louve se demandait si sa meute devrait déménager. C’était pire à chaque nouvelle mauvaise saison. Que se passait-il donc pour que la population animale migre vers  un endroit si froid et si vierge? Il n’y avait pas beaucoup de pâturage dans le nord pour nourrir les grands mammifères. Quelque chose clochait. La louve argentée n’était ni la plus belle, ni la plus forte de la meute, mais elle avait un cœur en or. C’était elle qui à chaque printemps prenait soins des petits. Tala possédait une grande patience. Ses grands yeux jaunes étaient pratiquement toujours doux.  Elle était l’une des seules à garder espoir. À tous les jours elle se rendait dans la tanière de la femelle alpha  afin de lui remonter le moral. Elle lui apportait du petit gibier, lui racontait diverses anecdotes  et lui racontait de vieilles légendes. La gamma se trouvait à être une excellente chasseuse. Sa patience portait souvent ses fruits.  La fauve pistait parfois des proies pendant des jours. Malheureusement, en cette nuit aucune odeur ne lui parvenait.  La petite louve leva les yeux vers l’endroit où la lune était censée se trouver.  Elle détestait les nuits sans lune. Sa vision était moins bonne et les proies sortaient moins. Tala s’arrêta à bout de souffle. Elle se trouvait presque à la limite de son territoire. Reniflant une deuxième fois l’air ambiant elle s’assit déçue. Elle se coucha alors dans la neige et se reposa un peu.

Un grognement fit sortir la louve de son repos. Elle se leva alors rapidement tout en se retournant vers la direction de l’avertissement. L’odeur qui flottait dans l’air lui était inconnue. Un solitaire. La femelle aplatit ses oreilles et montra les crocs. Un grand diable noir sortit alors de l’ombre canines à découvert.  Elle savait qu’elle devait le chasser de son territoire, mais il devait être deux fois sa taille facilement. Tala ne se laissa toutefois pas intimider pour autant. Un grognement rauque s’échappa de sa gueule ouverte.  L’intrus s’avança vers elle sans craintes. C’est là que la gamma gonfla son poitrail dans l’espoir de dissuader le solitaire de se frotter à elle. Cela n’eu nullement l’effet escompté.  Le loup donna un violent coup de patte à son assaillante qui tomba à la renverse. Elle ne perdit toutefois pas une seconde pour se relever et passer à son tour à l’attaque. Un flot de sang gicla alors que l’argentée mordit à pleines dents l’épaule du mâle. Ce dernier se tassa contre un arbre pour écraser la femelle et la faire lâcher prise. La pauvre tenta de se relever à nouveau, mais d’une patte le noir la maintenu fermement au sol. C’est à ce moment que la peur la prit, si elle mourrait les petits de la femelle alpha ne survivraient pas. Elle avait faillit à son devoir, elle n’avait rien rapporté et n’avait pas réussi à repousser son agresseur du territoire de sa meute. Elle se résigna à mourir, même si elle réussissait à appeler les autres il serait trop tard. Le territoire était vaste, les secours n’arriveraient qu’au levé du soleil et cela si seulement ils venaient pour  la sauver. Tala leva les yeux vers le grand loup. Son regard ne possédait aucune expression, il était orangé comme les feuilles en automne. Il était bien plus robuste que le mâle alpha. Les deux ennemis restèrent un long moment ainsi dans la nuit glacée.

La clarté du jour était là lorsque Tala se dirigeait vers le camp de la meute. Elle s’était trompée dans les intentions du mâle. Il l’avait prise puis était partit comme il était venu.  Le solitaire ne voulait que s’assurer une descendance. La pauvre louve ne savait plus quoi faire, les autres la chasseraient peut-être de la meute. Elle n’était pas alpha, donc elle n’avait pas le droit de se reproduire. La louve ne pouvait partir, l’hiver la prendrait tout comme ses futurs petits.  La gamma prit finalement la direction du camp. Elle entra dans ce dernier queue basse.  Les membres de la meute qui se trouvaient dehors sentirent l’odeur du mâle sur elle. Ils poussèrent des grognements furieux.  La gestante baissa les yeux vers le sol pendant que les autres continuaient à gronder et à lui lancer des regards furieux. Tala s’arrêta devant la tanière des alphas. Le chef la toisa d’un regard mauvais. Prit d’un excès de rage il la flanqua sur le sol tout en faisant claquer ses mâchoires. La pauvre se demanda alors si le viol allait lui valoir l’expulsion. Toutefois les grognements s’arrêtèrent. La gamma reconnue une plainte, la femelle alpha. Cette dernière avait tassé le mâle et était désormais en face de sa sœur. Cette dernière leva les yeux toujours soumise. Elle décela de la pitié dans le regard de la matriarche. Celle-ci la toisa un instant puis poussa un grognement à l’intention des autres membres de la meute. Le message était clair, Tala pouvait rester.  Tout le monde regagna alors ses occupations. Malgré le fait que l’alpha l’ai laissé rester, la femelle savait que désormais les autres n’avaient plus aucun respect pour elle. Elle allait devoir se résigner à une vie de paria.

Tala se dirigeait vers une petite grotte qu’elle avait remarqué quelques jours plus tôt. Elle savait qu’elle mettra bas cette nuit. Cette dernière était presque aussi froide que la nuit où elle s’était fait prendre.  Son ventre était rapidement devenu énorme. Elle avait passé sa grossesse seule. Elle avait beau faire encore partie de la meute, les autres la fuyaient. Elle avait du elle-même se nourrir. Les autres n’avaient pas voulu partager avec elle. La femelle alpha avait donné naissance à cinq louveteaux. Trois possédaient le même pelage gris cendré que leur père, les deux autres avaient hérités du pelage gris et fauve de leur mère. Ils étaient fort petits, mais ils allaient vivres.  La future mère dénicha bientôt son repaire de fortune.  Elle s’y nicha confortablement. Les contractions se rapprochaient de plus en plus. Étendue sur le flanc, la femelle respirait doucement tout en tentant d’ignorer la douleur. L’argentée se souvenait encore du doux visage de sa mère. Elle espérait être aussi bonne avec ces petits que l’avait été sa figure maternelle. Une autre contraction vint lui asséner une douleur fulgurante. La louve se mit à haleter. La gamma poussa alors pendant des heures et des heures. Elle finit par donner naissance à trois louveteaux dont deux morts nés.


Mahikan avait deux lunes lorsque Tala décida de le présenter au reste de la meute.  Elle craignait l’accueil qu’aurait son rejeton. Les autres le traiteraient éternellement comme un bâtard, ce qu’il était pourtant. Le petit n’avait pas connu ces deux sœurs, il n’était donc pas affligé de leur disparition. Le louveteau n’était pas réservé, ni patient comme sa mère. Il avait un tempérament fort, il était espiègle, fonceur et dominant…Cette dernière phase de son caractère n’allait pas plaire au reste de la meute. La femelle devrait donc lui apprendre la soumission et à rester à sa place. Ne connaissant pas le père de son petit, Tala ne pouvait appréhender le tempérament futur de son rejeton.  Cela l’inquiétait. Elle avait réveillé son fils lorsque le soleil c’était levé, il n’avait manifesté aucune espèce de manifestation. Il avait hâte de voir les autres loups, Tala ne lui avait toutefois pas expliqué sa différence avec les louveteaux des alphas. Elle ne lui avait pas dit qu’il n’aurait jamais du naître et que les autres membres de la meute n’allait pas l’apprécié. C’était vrai, voir un petit bâtard plus robuste et vigoureux que les petits des dominants n’allait faire plaisir à personne. Le petit avait hérité du pelage de sa mère, mais ses yeux….malgré la couleur semblable à celle de Tala on regard ressemblait davantage à celui de son père. Cela donnait des frissons dans le dos de la nouvelle mère. Elle espérait qu’il ne devienne jamais comme ce sauvage. Les bâtards devenaient souvent omégas, mais son fils n’avait rien d’un oméga … Il allait toutefois devoir si soumettre comme elle l’avait du au moment où elle était revenue pleine au camp. Mahikan n’avait pas le choix, sinon ils le mettraient dehors .

Arrivés devant le camp Tala tenta d’expliquer à son fils la façon dont il fallait se tenir devant les autres membres de la meute. Ce fut en vint, le petit entra dans le campement comme un coup de vent. Ne regardant pas où il allait, il percuta le mâle alpha de plein fouet. Ce dernier le toisa d’un regard mauvais, le même dont il avait gratifié l’argentée quatre lunes plus tôt. Un silence de mort s’installa au sein de la meute. Tous fixaient sans bruit le petit bâtard. Ce dernier ne remarqua rien d’anormal. Il s’assit devant le dominant la queue bien haute et le fixant droit dans les yeux. La mère du petit retenue son souffle, son fils venait ouvertement  de provoquer le chef de la meute. Celui-ci poussa un grognement rauque. Mahikan n’en fut nullement affecté. Au contraire, il prit cela sans doute pour un jeu,  car il poussa un grognement à l’adresse du dominant.  Le mâle cendré leva alors la patte, mais se ravisa à l’arrivée de sa femelle. Cette dernière s’approcha du petit et le renifla. Pour une fois le petit ne bougea pas, laissant la dominante choisir de son sort.  Elle le toisa à son tour sans aucune expression puis retourna à sa tanière.  Le chef regarda une dernière fois le petit en lui accordant un petit grognement auquel Mahikan  répondit par un autre grognement.  Exaspéré le cendré entra à son tour dans sa tanière. Le louveteau s’approcha ensuite du coin où quelques membres de la meute se reposaient, ces derniers l’accueillirent pas des grondements sourds. Le petit leur répondit de la même manière puis retourna auprès de sa mère. Elle le toisa, mais devant le regard enjoué de son fils elle ne put rester fâchée. Elle le poussa de son museau vers son ancienne tanière.  Mahikan avait été accepté, il pouvait rester, mais s’il devenait trop audacieux il serait chassé. La femelle se coucha dans son antre et son petit vint auprès d’elle pour la téter. Malgré le rejet de la meute, elle ne regrettait pas d’avoir gardé son petit. Il était désormais tout ce qu’elle avait.

Quelques lunes s’étaient écoulées depuis l’arrivée de Mahikan au sein de la meute. Il n’était pas apprécié des autres, mais on le tolérait. Le petit n’en était toutefois point affligé. Le loupiot se plaisait bien à s’exhiber devant la meute. Il se bagarrait souvent avec les petits des alphas. Étant plus grand et robuste le bâtard battait ses supérieurs. Cela ne plaisait pas aux alphas et même la dominante commençait à être irritée. La meute était tendue lorsque le petit se trouvait avec eu. Tala partait souvent à la chasse et elle avait toujours peur de revenir au camp et que son petit ai été chassé. Cela n’arriva heureusement pas. La mauvaise saison avait été dure, le couple alpha avait perdu  trois petits. Il ne leur restait qu’un mâle cendré et qu’une petite femelle grise et fauve. Le petit cendré aimait bien rappeler à Mahikan ce qu’il était, la femelle était toutefois devenue sa compagne de jeux. L’alpha n’appréciait pas que sa fille passe du temps avec le bâtard, ni que son fils se fasse battre par se dernier. Le louveteau devait absolument changé d’attitude.

À douze lunes, Mahikan avait dépassé de beaucoup le fils du couple dominant. Il était bien plus grand et musclé que son supérieur. Le jeune loup était insouciant et irrespectueux. Les membres de la meute n’avaient plus aucune patience pour le bâtard. Tala avait essayé à plusieurs reprises de changer son fils, mais ce dernier ne la prenait pas au sérieux. La seule qui semblait encore l’apprécier malgré tout était la belle Nahima. Elle avait grandit en beauté. Mahikan n’était pas indifférent à son charme. Un jour il se montra un peu trop familier avec sa supérieure. Le jeune loup argenté ramena un lièvre de sa chasse. Au lieu de l’emmener aux alphas il le déposa aux pattes de bien aimée. Le mâle avait la queue bien droite et il la fixait droit dans les yeux. Les membres de la meute fixèrent alors l’insolent, sans savoir comment agir face à se comportement. C’en fut de trop pour le dominant. Ce dernier plaqua le bâtard sur le sol. Il lui mordit alors l’épaule si brusquement que du sang gicla sur la neige. La rage sembla avoir prit le dessus sur le mâle cendré qui se mit à mordre et remordre le pauvre jeune qui ne pouvait échapper à son assaillant. Lorsque Tala revint de sa partie de chasse elle sentit l’odeur du sang flotter dans l’air. Elle découvrit son fils sur le sol recouvert de sang pouvant à peine respiré. La femelle se dirigea vers son fils et resta à ses côtés toute la nuit priant pour qu’il se rétablisse. Mahikan survécut à ses blessures, mais il changea du tout au tout. Il avait désormais beaucoup moins d’assurances pour ne dire pas dire plus du tout. Il ne s’approchait plus de Nahima, il baissait le regard face aux autres membres de la meute. Il n’était plus que l’ombre de lui-même. Il se tenait à l’écart du groupe, ne dormait même plus dans le camp. Il ne s’approchait non plus de sa mère. Il était devenu  le souffre douleur de la meute. Lorsque l’on lui faisait du mal il ne répliquait pas. Il était pratiquement toujours blessé. Ce n’était plus qu’une question de temps avant qu’il ne soit totalement rejeté ou qu’il ne quitte la meute.

La lune était pleine cette nuit là. Mahikan se trouvait comme à son habitude dans sa tanière improvisée. Cette dernière se trouvait très loin du camp. Le grand loup argenté était désormais âgé de 18 lunes. Il était devenu plus solitaire qu’autre chose. Il vivait toutefois encore sur le territoire de la meute. Le bâtard ne voyait pratiquement plus personne, même sa mère ne le gratifiait plus d’une visite. L’hiver s’installait et bientôt le bâtard serait complètement chassé. Il regarda la lune, le regard triste. Il en voulait à sa mère de l’avoir abandonné. Elle avait repris sa place de gamma. Les autres commençaient à la laisser se joindre à eux. Le frère de Nahima avait finit par grandir lui aussi. Malgré le fait qu’il ne soit pas devenu aussi grand ni aussi battit que son cousin, le cendré se plaisait à battre Mahikan. L’oméga avait prit sa décision, il allait quitter la meute. Il avait décidé de partir pour le nord. C’est là que plusieurs proies se trouvaient. Il est vrai que d’habitude le gibier migrait vers le sud quand l’hiver arrivait, mais étrangement cette année comme les deux années précédentes les mammifères partaient vers les terres inhospitalières du grand nord. Là-bas peut-être le grand loup survivrait à la mauvaise saison. Le mâle gris était toutefois incapable d’oublier Nahima. Elle lui manquait, elle avait été sa figure de sœur. Celle-ci devait toutefois le haïr, il avait été faible, il avait été vaincu, il avait abandonné… Ce qu’aimait Nahima chez lui c’était son insolence, son côté dominant. Tout cela il l’avait perdu le jour où l’alpha lui avait donné une raclée. Les femelles cherchaient toujours la force chez leur mâle. Mahikan n’en était point dépourvu, mais elle était cachée au fin fond de lui. Une brise vint frotter la truffe noire de l’oméga. Celle-ci lui apporta l’odeur d’une louve. Ce n’était pas n’importe laquelle, c’était Nahima.  Le loup secoua la tête afin de chasser cette pensée puérile. La belle n’avait aucune raison de venir à lui. Il n’était rien et elle était tout pour la meute. Le mâle se leva toutefois et il huma l’air de nouveau. Il sentit de nouveau la louve. Son regard s’illumina. Il y avait des lunes qu’il ne l’avait vue. Mais l’odeur de la fille des dominants était imprégnée de quelque chose bien connu par le bâtard. La peur. C’est alors qu’il la vit les oreilles basses, le regard fuyant courant à travers  les arbres. Mahikan sortit de sa tanière et sauta sur la neige bloquant le passage à la louve. Cette dernière s’arrêta haletante. Son regard était empli de tristesse. Il y avait du sang sur son museau. Ce dernier était celui de la dominante. C’est là qu’il comprit qu’il ne reverrait plus jamais sa tante.Nahima portait aussi l’odeur d’un ours. La louve pressa son museau dans le pelage de son cousin en recherche de réconfort. Le mâle ferma les yeux tout en savourant le moment.  Il passa la nuit auprès d’elle. Il resta éveillé afin que rien de mal ne lui arrive. Il n’avait pas été aussi heureux depuis un long moment. La présence de la femelle à ses côtés donnait comme un sens à la vie de l’oméga. Il se promit alors de ne pas abandonner la meute. Il devait resté pour veiller sur Nahima. Elle était désormais la seule qui comptait.

La situation de Mahikan s'était détériorée depuis la mort de la femelle alpha. Le mâle dominant ne voulait pas d'une nouvelle compagne. Ce serait son fils qui prendrait le relai. Le jeune cendré était devenu plus fort à force de grandir. Le bâtard quand à lui tentait de subsister du mieux qu'il le pouvait. Cela faisait un bout de temps que la belle Nahima n'était pas venue à sa rencontre. La meute était tendue, Mahikan savait bien que si le frère de sa protégée devenait alpha,il le chasserait pour de bon du territoire. Le solitaire avait eu l'idée de partir bien avant que le nouveau dominant ne monte sur le trône. Le jeune loup voulait s'enfuir avec Nahima afin de fonder leur propre meute sur d'autres terres où ils ne manqueraient pas de proies. Il attendait qu'elle vienne à lui pour l'amener avec lui ,ils laisseraient pour de bon cette meute. Mahikan regrettait tout de même sa pauvre mère. Même si elle l'avait abandonné ,elle lui manquait. Il se rappelait de la façon dont elle prenait soins de lui lorsqu'il n'était encore qu'un petit louveteau. Le bâtard savait bien que son caractère avait provoqué tout cela,s'il avait écouté sa mère il ferait encore partie intégrante meute. Le paria avait une nature dominante et cela ne changerait pas. Le jeune loup n'avait jamais connu son père, sa mère ne l'évoquait jamais. C'était la vieille louve noire qui lui avait raconté que son paternel était un solitaire qui avait prit ça mère contre son gré. Cependant, plusieurs membres de la meute soupçonnaient Tala d'avoir fait exprès tout simplement pour choquer sa sœur,l'ancienne alpha. Mahikan ne croyait guère en cette dernière version. Sa mère semblait être soumise et il savait qu'il avait été ce qui avait causé la perte de sa figure maternelle. Si il avait péri comme les autres sa mère n'aurait jamais été rejeté des siens. Le loup gris se demandait où pouvait se trouver son père. Il était certainement mort après un tel hiver. Comme la plupart des loups le savaient '' lorsque la neige tombe et les vents blancs se lèvent,le loup solitaire périt,mais la meute survie.'' Le bâtard avait toutefois survécu à l'hiver. Ce dernier n'était pas terminé...

La neige tombait doucement ce matin là. Mahikan se leva doucement en prenant soin de s'ébrouer afin de se débarrasser de la neige qui recouvrait sa fourrure argentée. Son estomac criait famine. Le mâle partit donc tout en suivant la piste de quelque proie. Sa chasse ne fut ni bonne ni mauvaise,il dénicha un lièvre qu'il dévora lentement. Il passa le reste de l'après-midi à somnoler sur un amas de rochers recouverts de givres. Ce fut un hurlement lointain qui le fit sortir de ses songes. Mahikan aurait put reconnaître l'auteure de ce dernier parmi mille. Nahima était en fin de retour. Le loup se leva noblement et fit un bon prodigieux pour finir sur le sol gelé recouvert de neige. La belle louve sortit alors alors du boisé. Il l’accueillit d'une lichette affectueuse sur le museau. Le mâle sentait que quelque chose n'allait toutefois, il sentait à nouveau l'odeur de la peur sur la femelle. Il apprit alors que Nahima était venue lui faire ses adieux. La louve allait devenir la nouvelle dominante,la compagne de son frère. Le loup argenté lui fit part de ses plans,il lui demanda de le suivre et de tout quitter. La louve ne savait quoi penser. Le bâtard savait bien qu'elle avait peur, perdre le confort et la sécurité de sa meute pour le suivre lui. Elle allait devoir faire un choix. Mahikan n'avait plus qu'elle,il la voulait auprès de lui ,mais si elle restait ,il ne pourrait rester. Il savait qu'il ne pourrait supporter de la voir auprès d'un autre. En posant son regard sur elle il remarqua ses côtes saillantes. La meute ne se portait pas mieux que lui à première vue. Peut-être bien que cette fois-ci ni la meute ni le loup solitaire ne survivraient à l'hiver...

Un hurlement de traversa le ciel sans lune. Un autre lui répondit peu de temps après, suivi d’un autre et d’un autre. La cacophonie envahie la nuit froide. Le grand loup argenté leva la tête afin de distinguer les hurlements propres à chacun des membres de la meute. Cette dernière avait de nouveau perdue des membres. Celles qui comptaient étaient toujours en vie, Nahima et Tala. Mahikan aurait bien aimé se joindre au reste du groupe, mais son exil était proche et le rôle d’oméga ne lui convenait visiblement pas. Il savait qu’il était plus fort que le prochain alpha, il aurait put tenter de le renverser. L’envie le quitta lorsqu’il pensa au grand mâle cendré. L’alpha actuel était plus fort et le bâtard se souvenait toujours du châtiment qu’il s’était vue attribué étant jeune. Bientôt des grognements se joignirent aux chants de la meute. Le mâle se redressa inquiet. Une autre meute avait peut-être attaquée. Mahikan ne pouvait pas se permettre de laisser les deux louves en danger. Le loup décida de s’approcher de la provenance des cris de guerre lointain. Il se fondit parmi les ombres des conifères. Il ne voulait pas être vue, il allait se contenter d’observer. Il allait alors pouvoir mettre les choses au point. Le vent lui apportait de nombreuses odeurs, étrangement aucune ne lui était inconnue. Il devint perplexe, la meute se battait-elle entre elle? Une plainte confirma ses craintes. Le cœur de Mahikan s’arrêta durant un instant qui sembla durée une éternité. Cette voix n’était nulle autre que celle de sa tendre moitié, Nahima. Le cœur du mâle se mit à battre la chamade. Il ne pouvait supporter que la louve souffre. Une rage noire le submergea. Il accéléra la cadence. Qui pouvait bien vouloir du mal à la femelle? Sa course devint folle, il évitait les obstacles les uns après les autres. L’adrénaline le rendait carrément infatigable. Le paysage défilait devant lui à toute vitesse, il approchait du champ de bataille. Il espérait que Nahima allait bien, il s’était promis de la protéger et il respecterait cette promesse. Peut importe qui était celui ou celle qui faisait du mal à la louve le payerait de sa vie. Il sauta un grand tronc qui jonchait le sol. Il aperçut l’orée de la forêt. Mahikan la traversa pour atterrir dans la clairière où le cadavre d’une louve se vidait de son sang. Les autres étaient partis depuis longtemps. La tristesse prit le loup argenté lorsqu’il s’approcha du corps qui l’avait autrefois tenu au chaud. En posant son museau sur la fourrure argentée. Cette dernière était souillée du liquide poisseux. Le loup se coucha aux côtés de sa défunte tout en enfouissant la truffe dans son pelage. Aucune chaleur n’émanait du cadavre. Les yeux de la femelle étaient toujours ouverts, ces derniers étaient emplis d’effroi. Le bâtard savait que c’était de sa faute si elle avait été tué. Il lui donna un coup de langue affectueux sur la tête. Il lui pardonna tout, de l’avoir abandonné, de l’avoir rejeté… Il passa le reste de la nuit à la veiller. À l’aube, il s’était fait une promesse. Il la vengerait coûte que coûte. Il partit après un ultime signe d’affection qu’il accorda à celle qui l’avait élevé…