Bandit est un loup à la carrure souple mais imposante. Taillé comme son père, il profite de muscles puissants et développés. Son poil fin n'étoffe pas sa carrure, il n'en a pas besoin. Une longue trainée rousse enflamme son dos alors que le beige nacre son corps entier. Ses oreilles brunes surmontent une gueule allongée et délicate où trônent deux îles vertes et jaunes. Son allure décadente en surprendra plus d'un, en dégoûtera d'autres. Bandit n'est pas fait pour déambuler au pas, traverser lentement la plaine. Seule sa course est agile et élégante, ses longues pattes entraînant son corps en hauteur, simple trait bondissant dans les plaines. Ses pupilles, nous avons été trop furtifs sur ses pupilles. Des îles qui abritent nombre de ses souvenirs, cachent des milliers de fissures. S'il n'a pas le courage de le montrer, s'il n'a pas la confiance nécessaire pour s'ouvrir vous ne pourrez que lire une haine profonde dans ses yeux qui, même ayant une couleur claire, vous transmettra aisément l'obscurité de ses pensées.
« Si vous essayez de lire en moi comme dans un livre ouvert, soyez prêts à souffrir de que vous pourriez y trouver. »

Cerner Bandit est incroyablement difficile. Même moi, en tant que créatrice, j'ai du mal à poser des mots sur son attitude. Il sera bourru en tendresse, absolument pas romantique parce qu'il trouve cela ridicule. Il sera dégoûté de toute forme de pensée qui, selon lui, assouvit chacun à des règles de bonne conduite. Si on ne pense pas et qu'on agit, sans remord, sans regret, sans réfléchir, on est libres. Il détestera l'amour, comme il détestera les romantiques et les dragueurs. Il détestera les sentiments qui impliquent une souffrance. Il sera amoureux depuis son plus jeune âge de la liberté. Ce qu'il détestera le plus sera sans nul doute la personne qui a cherché à créer le bonheur. Idéal inutile selon Bandit, le bonheur sera un sujet tabou, un sujet qui l'emporte. Il aimera comparer sa vie à une multitude de morts et de renaissances. Il aimera parler du malheur, du bonheur, de l'amour, de la haine, de la vie, de la mort, de tous les sujets qui fâchent. Car il aimera étaler sa façon de pensée, il aimera confronter son état d'esprit à celui de quelqu'un d'autre. Il sera en quête d'un ami qui pourra discuter avec lui d'un ton détaché, optant pour des mots simples mais qui trahiront une indifférence forcée. Bandit aura tellement souffert, se sera posé tellement de questions, aura tellement été malheureux puis heureux qu'il en sera devenu indifférent. Il passera son temps à titiller les personnes qu'il rencontre. Il fuira les populations mais s'il les croise, il déversera son torrent de colère sur n'importe qui. Personne ne mérite d'être heureux, selon lui. Avant même de connaître quelqu'un, il le haïra. Parce qu'au fond il aura peur de souffrir, mais ça jamais il ne l'acceptera à haute voix. Il sera méfiant et en ressortira impudent, immoral. Au fond Bandit n'est pas moins qu'un salaud fragile.