Elle vienait d'ouvrir les yeux. Enfin, ils attendaient ce moment depuis si longtemps. Ils ont toujours cru qu'elle serait aveugle, elle les a ouvert deux semaines plus tard que ses frères et soeurs. Pourtant, la petite avait l'air d'avoir une vue semblable aux autres, malgré le fait qu'elle avait les yeux pairs. L'hiver a été rude et a leur grand enchantement, ils ont tous survécu. Les bébés ont la robustesse de leur père, ça se voit à l'oeil. Peut-être auront-il la beauté de leur mère en vieillissant. Dans tous les cas, ils sont surement les plus mignons de tous les louveteaux nés en cette saison. Mais cette petite, elle est différente. Les autres ont tous les yeux d'un bleu clair, comme ses deux parents. Elle a un oeil doré, aussi brillant que le soleil en pleine saison chaude. Ses parents l'aime autant que ses pairs, mais à travers ses yeux pairs se dévoile surement une double-face.

Six mois. Irys était une boule d'énergie sur pattes. Elle s'amusait à attraper les feuilles qui tombaient des arbres une par une. L'une d'entre elle, qui était teinté d'un rouge vif, était resté coincé entre ses petites griffes aussi résistants d'un os d'oiseau. Frustrée de ne pas réussir seule à la dégager, elle demanda de l'aide à son ami. Matsie riait d'elle et déchiquetai la feuille. Irys lui sautai dessus et la bagarre repartit de plus belle. Bien sûr, il s'amusait. Mieux vaut qu'il apprenne ce qu'est la vraie guerre le plus tard possible.

Dix mois. Ils étaient bien assez vieux pour se balader seuls dans le territoire. Les parents venaient tout juste de le marquer, il n'y avait donc aucun problème, impossible qu'ils se perdent. Matsie mordillait l'oreille de son amie pour la taquiner, il testait sa patience, comme toujours. Irys lui renvoyai un coup de patte sur le museau tout en douceur, bien sûr qu'elle ne voulait pas lui faire de mal. Elle était plus à l'aise à ses côtés que ses propres frères et soeurs. Il était comme la famille qu'elle avait choisi. Leurs parents étaient des amis depuis tellement longtemps qu'il était impossible que Matsie et Irys de deviennent pas amis. Ils ont une chimie que bien des mâles et femelles n'ont pas à cet âge. Le petit mâle riait le bousculai la petite sur le côté, juste assez pour lui faire perdre l'équilibre. Pour se venger, Irys lui sautai sur le dos et ils roulèrent ensemble sur l'herbe verte, qui était rafraîchi par le temps froid de la soirée. Ils roulèrent, roulèrent... jusqu'à ce qu'ils rencontrent le roc. La falaise était trop près, la petite l'avait remarqué. Elle stoppa net son mouvement en essayant de rattraper son ami de toujours. Pourtant, il continua son mouvement sans réaliser qu'il était en train de passer les dernières secondes de sa vie. Il tombait. Ces secondes semblaient durer une éternité. Irys criait comme elle n'avait jamais crié, elle fendait l'air a essayé de le rattraper, mais il était trop tard. La rivière l'avait avalé, en arrachant avec elle la moitié de la vie de la petite femelle, pétrifiée sur place.

15 mois. Roulée en boule dans le coin d'une grotte, elle pleurait. Les images de la mort de son ami remontait sans sa tête, sans vouloir disparaître. Il faisait froid, elle grelottait. Il ne manquait que la fourrure de Matsie pour la rendre heureuse et réchauffer autant son corps que son esprit. Elle imaginait une belle vie à ses côtés et elle savait que lui aussi. Personne ne pouvait la réconforter. Ses parents venaient de lui annoncer que toute la famille déménageait. Où ? Ils ont seulement précisé qu'ils allaient vivre avec d'autres personnes. Une meute ? Surement, ils nous en ont parlé souvent , à ses frères, ses soeurs et elle-même. Son âme s'était renfermé, comme si rien ni personne ne pouvait l'aider.

21 mois. Entrer dans une meute était la meilleure façon de rétablir l'humeur d'Irys et elle l'avait réalisée. Les Heavens l'avaient soutenue et l'avaient complètement changé les idées. Malgré le fait qu'elle y pense, elle assume sans toutefois accepter ces anciens événements. Plusieurs membres de la meute lui avaient conseillé de tourner la page, car elle tournait en rond. Trouver un compagnon, aller chasser, patrouiller... Plusieurs solutions sont à sa portée et elle était prête à mettre les efforts pour remonter la pente.